Les supporters brestois ont pu paraitre parfois enfants gâtés à la fin de la saison avec les réactions déçues et irritées aperçues ça et là après quelques prestations manquées mais la saison a été un tel tourbillon que les sentiments se sont entrechoqués. Après plusieurs jours « off », on mesure mieux l’aventure vécue par les Finistériens.
On le dit tout souvent, tout va tellement vite dans le football. Cette dernière saison brestoise est passée comme un éclair, un songe, à la vitesse de la lumière. On a l’impression que c’est à peine hier que Brassier catapultait le but de la victoire dans un derby insensé à Rennes pour envoyer les Ti Zefs en Coupe d’Europe. C’est à ce moment-là, sans doute d’ailleurs, que les repères du supporter brestois ont volé en éclats.
Depuis, tellement de souvenirs, tellement de chocs ont marqué les rétines finistériennes qu’il est difficile encore aujourd’hui d’en faire un bilan.
Le coup-franc final d’Amavi à Toulouse, synonyme de Ligue des Champions, pendant que Nice faisait nul à Lille lors de l’ultime journée, la célébration ratée par la Mairie de Brest au retour de Toulouse, les visites de l’émissaire de l’UEFA à Francis Le Blé, la quête d’un stade, le mercato, le retour glorieux puis tragique de Locko des JO, le départ manqué face à l’OM, le mercato tardif mais réussi, la campagne de matchs estivaux face à la Juve, Newcastle, Naples, les atermoiements de Satriano.
Il y a eu un tourbillon d’événements en si peu de temps que l’on s’est retrouvé à entendre l’hymne de la Ligue des Champions au Roudourou (enfin, à peu près… maudite sono) sans comprendre ce qu’il nous arrivait.
Le but de Magnetti contre Sturm Graz, la passe décisive de l’extérieur du pied d’Ajorque à Salzbourg. L’Europe qui découvre qu’il y a un club de football au bout du Finistère. La fierté brestoise qui devient régionale, nationale et internationale.
Cette équipe, cette saison restera gravée dans l’histoire. Parenthèse dorée ou prémices d’autres choses, l’histoire se chargera de nous le dire.
Après la douceur d’une popularité jamais aperçue jusqu’ici dans la Cité du Ponant, il a fallu se remettre au quotidien presque fade de la Ligue 1 mais quand on est Brest, on ne doit pas oublier que ce quotidien n’est pas acquis. Après quelques jours de frayeurs en novembre où ce quotidien semblait devenir trop lourd, Eric Roy et ses joueurs ont su rendre le maintien anecdotique alors qu’à peine deux ans plus tôt il était utopique. Tout va vite dans le football, on vous dit.
Et même si ce quart de finale de Coupe de France perdu contre Dunkerque restera le seul vrai échec de la saison, terminer 9ème nanti de 50 points d’un championnat de L1 à 18 clubs n’est pas anodin. Les fréquentes et spectaculaires sorties de route (OM, PSG, Nice, Auxerre) ont pu ternir la vision d’une saison qui est exceptionnelle dans l’historique brestois. La 8ème place aurait pu apporter quelque chose mais veut-on d’un été incertain à guetter la sanction d’un autre club pour savoir si l’on peut goûter à un barrage de Ligue Conférence ? La saison a été tellement folle et insensée, que c’est sans doute mieux ainsi.
Le fraîchement couronné King Eric a prolongé son bail de deux ans et le club du bout du monde va s’éloigner un peu des projecteurs pour bâtir une nouvelle histoire. La Ligue des Champions n’est plus mais d’autres chantiers arrivent (dont un particulièrement crucial), d’autres histoires vont débuter et Brest pourrait bien encore nous surprendre.
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