Le spectateur neutre aura vu des buts et sera sans doute content. Les Lorientais aussi, par le fait d’être revenus au score mais pour Eric Roy, difficile de trouver une satisfaction au terme d’un match aussi pauvre techniquement et avec trois nouveaux buts encaissés.
Le coach brestois s’est sans doute compliqué la tâche d’entrée. En exilant Dina Ebimbe sur un étrange poste d’excentré gauche puis en s’obstinant à faire de Doumbia la pointe haute de son milieu devant Chotard et Magnetti, il a isolé Ajorque et Del Castillo. Quand les deux compères du milieu sont un peu moins bien c’est un peu délicat d’exister dans le secteur de jeu surtout face à un 3-5-2. Les Finistériens se pénalisent en plus avec un but très rapidement encaissé. Pagis remet à Kouassi qui peut centrer au second poteau pour Le Bris qui ne laisse aucune chance à Majecki, pour le coup, abandonné par ses coéquipiers (3e).
Par la suite, Eric Roy s’époumone sur Kamory Doumbia pour qu’il soit plus présent à la lutte mais rien n’y fait, l’équipe brestoise est disloquée, inhibée. Il faut d’ailleurs un bel arrêt de Majecki sur une tête de Faye pour empêcher Lorient de doubler la mise (33e).
Heureusement d’ailleurs que ces Merlus ne sont plus entreprenants car Brest livre une prestation indigente quand tout à coup, le match bascule, Lorient semble accuser le coup physiquement et le SB29 joue beaucoup plus haut. Sur un centre de Lala, le ballon arrive jusqu’à Locko de l’autre côté qui remet à retrait à Dina Ebimbe. Le joueur prêté par l’Eintracht Francfort croise un tir hors de portée de Mvogo et égalise (34e). Réussite maximale.
Dix minutes plus tard, alors que Mvogo avait déjà montré sa fébrilité sur un corner précédent, le second de Del Castillo provoque la même erreur du portier suisse et Makengo devance Coulibaly pour marquer sous la barre de ses propres buts (44e). C’est plutôt très heureux et sur une dernière occasion, Majecki se détend bien pour détourner une tête de Makengo (45+2).
Après le repos, Lorient tente d’emballer le match mais Brest met le pied sur le ballon et semble maitriser cette fois les débats jusqu’à ce tacle hors-de-contrôle de la part de Faye sur Del Castillo. Le défenseur morbihannais arrive très rapidement et avec une amplitude qui laisse craindre le pire pour le milieu brestois. Del Castillo se relève heureusement sans dommage mais Marc Bollengier ne donne qu’un jaune pour ce tacle fou (53e) !
La VAR n’intervient pas et c’est au final, Brest le plus sanctionné car Ajorque et Chardonnet prennent des jaunes pour contestation. C’est effarant et ça a des conséquences car le match devient alors beaucoup plus électrique et l’arbitre ne gère plus grand chose. Dans la foulée, Chotard, toujours dans l’énervement, est sanctionné d’un coup-franc. Celui-ci est vite joué. Le Bris est trouvé et centre pour Kouassi qui reprend de la tête. La reprise est très faible mais Majecki se troue et voilà Lorient revenu à 2-2 (55e).
L’absence de rouge a de lourdes conséquences sur le scénario de la rencontre qui ne sera qu’un théâtre de coups et de jeu haché jusqu’au bout. Dans ce spectacle assez mauvais techniquement, Dieng tente de solliciter Majecki mais celui répond présent (75e).
En fin de rencontre, Méïté se rend coupable d’avoir déséquilibré Chardonnet dans la surface de réparation sur une situation qu’il aurait pu gérer aisément. Le penalty est sifflé et bien transformé par Del Castillo même si Mvogo avait choisi le bon côté (86e). Encore une fois, ça tombe du ciel pour les joueurs d’Eric Roy.
Par la suite, Lorient fait preuve d’une plus grosse envie que Brest à l’image de Soumano qui se joue de Coulibaly qui se fait bouger face à la détermination de l’entrant lorientais qui égalise (89e). Au final, c’est un nul (3-3) qui ne ravit personne et on peut encore déplorer l’influence néfaste de l’arbitrage sur les débats.
Sans ce cadeau de la défense lorientaise, cette faute de Méïté, Brest aurait sans doute perdu cette rencontre et ça aurait été mérité. Non pas que Lorient ait livré une belle prestation. Loin de là, c’était faible, patachon mais il y avait de l’envie. Envie qui était absente des rangs brestois pendant toute une demi-heure et à la toute fin pour conserver cette victoire bien heureuse.
Eric Roy a du boulot. Même si beaucoup des ses joueurs ont déçu, lui aussi est responsable d’un onze de départ biscornu avec son entêtement envers Doumbia, qui, à sa décharge, sortait de matchs pleins avec sa sélection du Mali. Si Labeau Lascary ne pouvait pas débuter, pourquoi ne pas avoir démarré avec Mboup en réaxant Dina-Ebimbe devant Magnetti et Chotard ? C’est un poste qu’il a connu en Bundesliga. Était ce la bonne idée de sortir Junior Diaz qui était plutôt dans une excellente phase pour Coulibaly dont la responsabilité est engagé sur le troisième but ? Peut-être le joueur est revenu trop fatigué de sa sélection aussi. Difficile à dire.
Dans l’absolu ça reste un point ramené d’un déplacement mais encore une fois, il y a du boulot. Surtout que le prochain match qui attend le Stade Brestois, c’est la réception du PSG à Le Blé samedi prochain.
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